menu haut

La procrastination ? connais pas !

Michaël Ferrari, auteur de Stop à la procrastination c’est malin, nous explique comment moins procrastiner.

EXTRAITS CHOISIS


Avant de vous lancer

calendrier
La mise en pratique est découpée en 7 semaines. J’ai organisé ces semaines en étapes successives pour vous faciliter la tâche, car il est important d’y aller progressivement afin d’obtenir des résultats durables. Je suis arrivé à mettre au point ce protocole en observant tous les problèmes que rencontrent mes clients au cours de leur évolution.

  1. La semaine 1 consiste à identifier votre profil de procrastinateur. Vous allez ainsi pouvoir encore mieux comprendre votre comportement et identifier des antidotes concrets.
  2. Ensuite, durant la semaine 2, vous analyserez en détail votre manière de procrastiner, et identifierez clairement ce qui vous motive réellement.
  3. En semaine 3, nous allons débrancher tous les systèmes négatifs qui vous ralentissent. C’est le moment de s’attaquer aux idées gênantes qui vous retiennent dans votre comportement.
  4. La semaine 4 sera concentrée sur la mise en place d’un plan concret pour passer de ce que vous voulez faire à ce que vous allez faire. C’est ici que vous déterminerez ce que vous souhaitez obtenir avec précision.
  5. Puis vous allez définir simplement la manière dont vous allez suivre vos progrès ; c’est la semaine 5.
  6. En semaine 6, vous anticiperez les obstacles comme le font les professionnels, car vous savez que tout ne va pas fonctionner comme prévu.
  7. Enfin, en semaine 7, vous terminerez votre parcours par l’acquisition d’une stratégie d’engagement positive (SEP).

[…]

Semaine 1

Identifiez votre profil de procrastinateur.

Le premier pas, c’est d’identifier votre scénario principal de procrastination, puis de déterminer les situations qui déclenchent ce scénario. L’objectif est de vous amener à faire la paix avec votre attitude procrastinatoire. À cesser de la combattre comme un ennemi et à la considérer comme une amie que vous voulez voir progresser.

loupeJe vous propose donc de faire le bilan de votre comportement et d’analyser les 2 aspects qui suivent :

  • Quel est votre profil de procrastination ?
  • Quelles sont les situations dans lesquelles vous procrastinez ?

Votre profil de procrastination

On parle de « profil » de procrastination pour classifier les différentes sortes de comportements. Ce sont évidemment des stéréotypes, et il est fort probable que, selon la situation, vous utilisiez tel ou tel profil plutôt qu’un autre. Ces profils ne définissent donc pas qui vous êtes, mais bien votre comportement sur le sujet que vous procrastinez. Vous pouvez changer de profil selon le sujet et la situation, au cours d’une même journée.

Les 3 profils types de procrastination que je vous propose sont :

  1. Le stimulé.
  2. L’évitant.
  3. L’indécis.

Ce qui est important, c’est de pouvoir reconnaître votre profil à un instant donné pour faciliter votre autodiagnostic et adopter un comportement différent afin de passer à l’action. En procédant ainsi, vous choisissez consciemment votre réaction à cette situation donnée et décidez de ne plus être pris au piège de votre propre comportement automatique.

Le principal bénéfice, c’est de pouvoir passer à l’action peu importe la situation et peu importe le profil de procrastination que vous utilisez habituellement, car vous avez la souplesse du choix.

1. Le stimulé

Le stimulé cherche de l’adrénaline, du défi.

Ce qu’il fait : attendre la dernière minute pour agir.

Ce qu’il dit :

  • « J’ai tout donné et ça a marché. »
  • « J’ai toujours tout fait à la dernière minute. »
  • « Sans action, je m’ennuie. »
  • « S’il veut que ça soit fait à l’heure, il n’avait qu’à me le demander avant. »
  • « Je travaille vraiment bien dans l’urgence ! »
  • « Sans échéance, je n’avance pas. »

Les bénéfices qu’il en retire :

  • Être le héros vis-à-vis des autres.
  • Se prouver qu’il est fort et peut relever des défis, se sentir « vivant ».
  • Garder du pouvoir sur les autres en les plaçant dans l’attente.

Conséquences de son comportement :

  • Cause du stress aux autres (famille, collègues) en rendant tout à la dernière minute.
  • Rend un travail de qualité inférieure à ce qu’il pourrait vraiment faire.
  • Perd énormément de temps à attendre la dernière minute pour agir.
  • Dégrade son image professionnelle en donnant l’impression d’une personne peu fiable.
  • Risque de ne pas tenir un délai si un impondérable se présente (maladie, ordinateur en panne…).

Antidotes pour en sortir :

  • Analyser la qualité du travail produit : souvent moins bon que ce qu’il pourrait faire en prenant son temps.
  • Questionner les conséquences du rush sur son entourage ou sur son image professionnelle.
  • Découper en étapes intermédiaires et fixer des délais plus courts pour chaque étape.
  • Se demander : « Quel est l’avantage pour moi de tout faire à la dernière minute ? »

2. L’évitant

L’évitant souhaite se préserver de tout heurt possible. Il ne veut pas être jugé, ne veut pas risquer d’être en situation d’échec ou assumer les conséquences de la réussite. Il fait tout pour que rien ne change, même s’il tient un discours contraire.

Ce qu’il fait :

  • Rester dans l’ombre.
  • Tenir un discours en décalage avec ses actes et ses capacités.
  • Saboter les opportunités qui se présentent à lui en étant en retard.
  • Accepter des objectifs qu’il ne pourra pas tenir.

Ce qu’il dit :

  • « Je suis un perfectionniste. »
  • « Je suis bien avec ce que j’ai. »
  • « Si je veux, je sais que je peux. »
  • « J’ai peur de rater. »

Les bénéfices qu’il en retire :

  • Ne pas décevoir les autres.
  • Ne pas se décevoir.
  • Continuer à faire plaisir en honorant un accord qui ne lui convient plus.
  • Éviter la compétition en se mettant à l’écart (surpoids, non diplômé, sans permis, sans promotion professionnelle…).
  • Se protéger d’une évaluation.

Conséquences de son comportement :

  • À trop vouloir éviter de rater ou réussir, rate effectivement son évolution, ses opportunités.
  • Fait sans plaisir.
  • Dégrade son estime personnelle.
  • Entretient un fossé permanent entre ce qu’il pense être capable de faire et ce qu’il fait concrètement.

Antidotes pour en sortir :

  • Voir comment réussir à sa mesure et accepter de faire plus petit que prévu.
  • Se donner le droit de se tromper.
  • S’autoriser à avoir peur de l’inconfort.
  • Se donner le droit de changer d’avis.
  • Se dire que l’imperfection n’empêche pas de viser l’excellence.
  • demander : « Quelles sont les conséquences pour moi si je rate cette opportunité ? »

3. L’indécis

L’indécis ne sait pas. Il n’arrive pas à se prononcer face à un choix, il est comme paralysé. Il sait qu’il devrait agir, mais n’arrive pas à choisir. Contrairement à quelqu’un qui aurait besoin de temps ou de nouveaux éléments pour se décider, l’indécis est bloqué et ne sait pas comment avancer ou ce qui lui faudrait pour prendre sa décision. Il n’évite pas de prendre la décision : il veut s’y mettre, mais ne sait pas comment faire.

Ce qu’il fait :

  • Ne pas donner suite à une sollicitation et laisser ses interlocuteurs sans réponse.
  • Faire d’une simple décision une montagne en y adjoignant de nombreux critères superflus.
  • Chercher une raison logique extérieure au lieu de s’écouter.

Ce qu’il dit :

  • « Je ne veux pas me tromper. »
  • « Je n’ai pas envie de choisir. »
  • « Ça va trop vite. »
  • « Je n’ai pas vu la matinée passer. »
  • « C’est compliqué. »

Les bénéfices qu’il en retire :

  • Éviter de se tromper.
  • Ne pas être jugé sur son choix.

Conséquences de son comportement :

  • Perd la confiance des autres, qui le perçoivent comme compliqué et créateur de problèmes plutôt que de solutions.
  • Dégrade son estime personnelle en subissant des décisions que son entourage personnel ou professionnel finit par lui imposer.
  • Se sent de moins en moins capable de décider.

Antidotes pour en sortir :

  • Faire la liste des décisions passées prises avec succès.
  • Se rappeler qu’il prend malgré tout de nombreuses décisions au quotidien et que ça se passe plutôt bien.
  • Se donner le droit de changer d’avis en cours de route s’il s’avère que c’est une erreur, en communiquant : « On peut aller plus loin, mais sachez que je suis encore en train d’évaluer votre proposition et si jamais elle ne me convient pas, je vous demanderai d’arrêter là où nous en sommes. »
  • Accepter la possibilité de se tromper et voir l’enseignement que l’on peut en tirer : toutes nos erreurs sont des enseignements.
  • S’autoriser à « se choisir » au lieu de se conformer à ce que veulent les autres pour lui.
  • Méditer là-dessus : « Un con qui avance ira plus loin qu’un surdoué qui réfléchit. »

Parmi ces 3 profils, lequel vous parle le plus ?

(illustrations Fotolia)


Stop à la procrastination c'est malin.indd

Michaël Ferrari est l’auteur de Stop à la procrastination c’est malin, publié aux éditions Quotidien Malin.

Il anime les sites Esprit-riche, et Stop-procrastination.